Démophone #3
21x29,7 cm, 48 pages
+ compilation K7 13 titres, 60'

 
 
 
 
 
 

 

Page dix-neuf 
de Démophone #3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Page quarante-et-un
de Démophone #3
(à lire à 90°!)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Pochette de la K7 démo 
du groupe Caliméro
image extraite 
du site web de Demophone
 
Démophone

>>Présentation>>Le #3 sous toutes les coutures...>>
>>...et sa K7 compilation>>Demophone, le site>>
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Démophone est un superbe fanzine à la présentation impeccable qui se veut une vitrine pour tout ce qui est autoproduit et démos, en s’ouvrant également à la presse et bédé amateures, et dont la qualité de rédaction n’a rien à envier à la presse professionnelle. Initiée par Marie Daubert, qui assure maintenant fort logiquement la rubrique «Forum» du mensuel Magic!, et son frère Yves, qui signent conjointement la maquette du fanzine, ce titre est malheureusement mis en sommeil depuis le #3, sorti au printemps 2000, et accompagné d’une K7 compilant les groupes ou artistes chroniqués dans ce même numéro.

Ce #3 est organisé en différentes rubriques judicieusement choisies.
Très bonne rubrique d’entrée, «Pas de nouvelles… bonnes nouvelles», qui fait le point en quelques brèves sur l’actualité des groupes, labels et fanzines déjà évoqués dans les différents précédents, histoire de ne pas reparler toujours des mêmes, sans pour autant les oublier.
Dossier sur la constellation de Ruminance, plus qu’un label ou un distributeur, une véritable bannière sous laquelle se rejoignent le groupe de hard core Gordz, fondateur de la structure, et tous les projets solo de leurs membres, mais aussi les Busted Tapes de Stars At My Desk, le groupe My Own,…
Suit un compte-rendu très subjectif sur les à-côtés du festival musical de Benicassim, cuvée 1999, avec en vedette le jeune dessinateur catalan, Raoul Sabin, et le groupe Panda Pops qu’on retrouve sur la K7 compilation.
Puis, une interview de Xylonite Patenschaft, lui aussi présent sur cette même K7 compilatoire, à la base un violoniste russe débarqué à Paris, et de tous les bons coups de l’underground français, tendance electronica.
La rencontre avec Tal, petit génie de l’electro française qui a des idées d’hégémonie derrière la tête (présent lui aussi sur la K7)
«A la campagne», bref reportage photo sur un festival de théâtre et de musiques en plein air.
Après cette première partie, présentée dans un format traditionnel, «à la française», on retourne le Démophone à 90° pour une présentation «à l’italienne» des chroniques de démo, une page par démo où on prend le temps de décrire les démos, de s’attacher à l’histoire du groupe ou de l’artiste, sans oublier pour l’auteur de livrer une critique subjective et personnelle, loin des impératifs promotionnels de notre chère presse nationale. Citons la chronique de Curtis Newton, groupe qui prend afit référence au nom civil du Captitaine Flam (des gens de goût !), ou celle des délicieux electro pop Centre du Monde emmené par Joseph Bertrand. 
Mais Demophone ne se cantonne pas à la musique, et va aussi voir du côté du cinéma (le fanzine de Rodolphe Cobetto, Petit Monde Caravanes, ou encore le film d’animation Kung-Fu Kitchen), des sites web (www.messpress.com, émanation de l’excellent hébergeur zone 51, qui propose à la vente une pléïade d’autoproduits, petits labels, fanzines, et places de concert), des fanzines (Metropolitan Audio avec un numéro spécial Ecosse, ou WeenBeat, l’excellent fanzine de Philippe Dumez entièrement consacré aux dingos de Ween), ou encore du côté de la bédé (le minimaliste Cougars de Matthieu Kervevan)

La K7 compilatoire, qui ne paie pas de mine mais au compte-tenu impeccable, est glissée au milieu du numéro, entre deux feuilles de calques, et accompagnée de tous les contacts, titres des morceaux et des albums ou démo orignaux.
On ne dira jamais assez tout le bien de ce genre d’initiatives que de pouvoir enfin se faire une idée de visu sur la musique dont on nous parle, et  pouvoir pousuivre éventuellement cette découverte si affinités, surtout quand on connaît l’état de la diffusion radiophonique, et qu'on est sûr qu’ici, si il peut y avoir copinage, il n’y aura jamais d’histoires de considérations promotionnelles ou événementielles (la sacro sainte actualité si étroitement liée aux recettes publicitaires !) 
La face A démarre avec le groupe Kruko et son post-rock hypnotique et envoûtant, suivi de la power pop d’International Mandary avec sa voix androgyne à l’anglais encore un peu hésitant, et de la lofi folk de Natural Snow Buildings, entrecoupés de samples de dialogues vraisemblablement extraits de films américains. Xylonite Patenschaft met tout le monde d’accord avec son electro guignolo-bricolo, mélange de lofi et de réminiscences synthétiques eighties. La tension redescend avec les gentillets Panda Pops, aussitôt reprise en main par My Jazzy Child et son electro répétitive ultra minimaliste (une boucle de chaispasquoi trafiquée, un crépitement, le tout répété un bon millier de fois pendant près de cinq minutes jusqu’à ce que la sauce monte sans tourner, assaisonnée de petits samples en arrière plan qui viennent parasiter le rythme de départ.)
On retourne la K7 pour aborder la face B avec les encore hésitants Caustic Soda et Carbonic, clône un peu aseptisé de Daniel Johnston, avec solo d’harmonica en prime. Suivent 108 Vs 109 et leur electro, gorgée de house, pour enfin arriver au trio de tête. Tahiti Bob (déjà repéré dans une Busted Tape de Laurent Teissier, et auteur du sublime Dick Rivers And Eddy Mitchell Are In Love!) avec un instrumental de toute beauté : basse ronde, gimmick pop, guitare tordue, clavier pourri et le tout en 2’30 ! Préparant ainsi superbement le terrain aux No Punk No Reggae et leur Chicken Freak pourvu d’un paire de gambettes irrésitibles qui nous fait regretter les tous premiers enregistrements de Pavement, avec ce son de magnéto d’occase. Centre Du Monde s'empresse de balayer tout ça avec son electro-pop-disco-bubble-gum et ses textes en français (les seuls de la K7 !) gentiment surréalistes, pour laisser la place à Tal qui, avec une bidouille répétitive parasitée par des samples, va lentement nous faire retrouver terre.

Demophone c'est également un site web qui bien qu’il n’ait pas été mis à jour depuis belle lurette permet de pouvoir consulter certains articles des différents numéros : Celluloïd Mata et Playdoh pour le #0, Purr, Caliméro, Arthur Loves Plastic pour le #1, Gordz, TG, Plus Jamais Malade En Auto, Parabole, Pricilia records ou David Herman pour le #2, et enfin Ruminance, Tal, Xylonite Patenschaft, My Jazzy Child, Curtis Newton pour le #3. Avec toujours une sublime esthétique faite de noirs et blancs très purs, qu’on aimerait jalousement leur piquer, réhaussée ça et là par des petits dessins mignons tous pleins de Marie Daubert. Un site de référence !

>>contacts>>
Demophone>>Marie Daubert 279, bd Voltaire 75011 Paris daubert@ensba.fr
http://www.zone51.com/demophone
Vous pouvez bien sûr envoyer toutes vos démos ou fanzines à Marie Daubert qui, à défaut d'en parler dans un hypothétique nouveau numéro de Démophone, pourra le chroniquer dans Magic!