Filipo At Work
autoproduit
16x20 cm, 48 pages N&B

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Comment on Fabrique...
La Vie Moderne 
autoproduit
16x20 cm, 42 pages N&B

 

 

Filipo, un Candide moderne !

>>Historique>>Comment On Fabrique La Vie Moderne>>
>>Filipo At Work>>Je divague...>>Un an plus tard…>>
>>contacts>>

Avec seulement deux ouvrages pour l’instant à son actif, et alors qu’on attend impatiemment le troisième, Bluette, pour ces jours-ci, Filipo et ses aventures naïves remportent déjà tous nos suffrages pour la bédé la plus attachante du monde pourtant déjà florissant de la bédé non-professionnelle.
C’est alors qu’il n’est encore qu’étudiant en cinéma que Ludovic Pedrocchi commence à s’intéresser aux premiers pas de la toute jeune structure d’édition, l’Association, aux débuts des années 90. Il est déjà passionné par la bande dessinée mais n’ayant que très peu de bases en dessin, il ne s’imagine pas pouvoir devenir l’un des jeunes pousses du genre. Coïncidant avec ses premières désillusions sur le monde du petit et du grand écran, sa découverte du décidément incontournable Lewis Trondheim fera vaciller ses convictions. Il décide de tenter sa chance dans la bédé.
Rapidement, il crée Filipo, personnage naïf à l’allure d’homme-patate, bien souvent accompagné de la charmante Filipette et du trouble Le Poney, dans l’éphémère La Nuit, revue sommaire réalisée par des étudiants somnambules qui gravitent autour du CROUS du 12è arr. de Paris. L’accueil de son entourage le pousse à aller de l’avant. Après quelques expositions personnelles dans des lieux atypiques de la capitale (y compris dans l’appartement qu’il occupe à l’époque !) et participations à nombre de petits sites qui poussent sur le web, il réalise un book destiné à tous les éditeurs francophones de bédé. Malgré toutes les qualités des petits récits simples mais pas simplistes mettant en scène l’attachant Filipo, les responsables éditoriaux ne trouvent pas cela à leur goût.
Un temps tenté par les utilisations dérivées de l’image de Filipo, (il va même jusqu’à réaliser quelques T-shirts à l’effigie de Filipo ainsi que des cartes postales pour le passage à l’an 2000), Ludovic persévère et se lance dans l’auto-édition. Cela donne lieu à deux petits albums, les irrésistibles Comment On Fabrique... La Vie Moderne et Filipo At Work. La fraîcheur du ton et le graphisme de Ludovic font naître un réel engouement auprès du public, qui dépasse bien vite le cercle restreint des seuls amis.
Il faut dire que Filipo est un personnage adorable, avec son air d’éternel naïf, incapable de faire le moindre mal à une mouche, l’anti-Bill Gates par excellence, celui dont toutes les initiatives sont vouées à l’échec ! Et ce n’est pas ces deux premiers recueils qui nous prouveront le contraire…

Comment On Fabrique... La Vie Moderne est une succession d’histoires en une seule page, avec invariablement la même chute tragique, «et pis y meurt», sentence accompagnée sempiternellement par la même image, une tombe sur laquelle est inscrite le nom de Filipo, chute souvent sans aucune relation de cause à effet avce la case précédente, comme si Ludovic Pedrocchi voulait gentiment se moquer de la mécanique du gag traditionnel en y insufflant qui plus est une bonne dose de non-sens.
On y apprend comment fabriquer un président, un nouveau riche, une grève, un portable addict, une trottinette… ou bien encore un top model ! Loin des livres techniques bourrés de schémas explicatifs, Ludovic s’attache plutôt à déconstruire les mécanismes de tous ces phénomènes qui viennent miner notre quotidien. En tout, vingt saynètes au ton souvent juste, loin d’être aussi naïves qu’elles le laissent paraître, au contraire renvoyant bien souvent dos à dos les extrêmes (in et out, gauche et droite,…)                                                                           (extrait)

Ludovic Pedrocchi frappe encore plus fort avec son deuxième opus, sorti très peu de temps après le premier, Filipo At Work, petit bijou de 48 pages dans lesquelles notre attachant héros se voit, à la différence de bon nombre de ses collègues héros de papier, contraint et forcé de… chercher du travail ! Pas toujours bien conseillé par Filipette et le dénommé Le Poney, Filipo endure toutes les étapes inhérentes à la recherche d’un travail : petits boulots, intérim, tentative (infructueuse bien sûr) de monter sa propre boîte, les boulots au noir, le bonneteau, l’ANPE, vendeur à la sauvette, le travail à la chaîne, les boulots de planqués, les patrons, les start-up, la jalousie de ses collègues,… jusqu’à aller en prison ! Tout y passe, et tout le monde en prend pour son grade, livrant par-delà cette intrigue foisonnante une véritable peinture de la société dans laquelle nous évoluons.                          (extrait)

D’aucuns diront que ce que fait Ludovic Pedrocchi n’est pas de la bédé, que c’est mal dessiné, que ma nièce de dix mois ferait mieux, que le cadrage ne change jamais,… La recette est effectivement toute simple, mais c’est ce qui fait sa force ! Un dessin filiforme qui renforce l’apparente naïveté des histoires et de leur propos, une narration invariablement similaire, 9 cases de taille égale par page, aucune bulle, le texte étant placé sous l’image… sans oublier, et certainement ultime allusion aux dessins de notre petite enfance, la présence constante, que l’on soit ou non en extérieur, d’un soleil humanisé en haut à gauche de toutes les cases, témoin jovial du destin de Filipo.
Filipo ce n’est ni plus ni moins que le Candide moderne, celui qui par sa simplicité remet tout en perspective, alors que nous, nous sommes tellement dedans, la tête dans le guidon, que l’on n’arrive même plus à se rendre compte de la futilité de certaines choses. Travailler ? Oui, mais pour quoi ? Un questionnement des plus salutaires !

 
 

 

 

Un an plus tard…
Cette chronique ayant été écrite l’année dernière, la production de Ludovic Pedrocchi s’est considérablement étoffée. Les deux ouvrages abondamment décrits plus haut sont épuisés depuis belle lurette. 
La Bluette annoncée est bel et bien sortie aux éditions Les oiseaux de passage. Superbe ouvrage entièrement en sérigraphie, imprimé à 250 exemplaires, que certains libraires curieux de la capitale possèdent encore sur leurs rayons.
Le 9ème Monde a sorti avec un peu de retard Le Noël De Filipo, alors qu’on annonce chez le même éditeur deux nouveaux recueils de Comment On Fabrique…
Ludovic, décidément insatiable, a également réalisé sur sa propre structure cette fois, les éditions A L’Arrache, Filipo Techno, un recueil irrésistible dans lequel notre héros s’essaie au métier de DJ.
Sans oublier, No Muzak, histoire initialement réalisée dans le cadre des soirées Solid Water du Batofar, et Poney Scato, deux ouvrages parus aux éditions Rigolotes.
Tout ça pour encore mieux nous préparer à la sortie de la réédition de Filipo At Work, complètement redessiné pour l’occasion et prévue pour Angoulème 2003, et à l’énorme projet Filipo Versus Poney
Promis, on vous tiendra au courant…

>>contacts>>
Ludovic Pedrocchi>>lpedrocchi@hotmail.com